I. INTRODUCTION
Dans un environnement en constante évolution, marqué par une digitalisation accrue et des attentes sociétales grandissantes, le risque de réputation est devenu un enjeu majeur pour les institutions financières.
« Le risque de réputation est le risque de pertes résultant d'une perception négative de l'image de l'institution par les clients, les contreparties, les actionnaires, les investisseurs ou les autorités de supervision. » — Comité de Bâle
Ce risque, bien qu'intangible, peut engendrer des conséquences tangibles, tant sur le plan financier qu'organisationnel.
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II. ORIGINE ET ELEMENTS DECLENCHEURS
Le risque de réputation, influencé par l'opinion publique et les parties prenantes, est souvent imprévisible et intangible, le distinguant des risques financiers ou opérationnels, plus facilement anticipés grâce aux études de marché et à l'analyse des données.
Contrairement à d'autres types de risques limités à des domaines spécifiques, le risque de réputation a une portée étendue, capable d'impacter de nombreux aspects de l'institution.
PRINCIPALES SOURCES DU RISQUE DE REPUTATION
III. ENJEUX, PRINCIPAUX IMPACTS ET CONSEQUENCES
L'encadrement du risque de réputation est crucial dans la mesure où une atteinte réputationnelle peut amplifier d'autres risques (pertes de clients, sanctions, crises médiatiques...) et avoir un impact durable sur les activités d'une institution.
Les enjeux en détail :
1. Financiers et stratégiques
La perception publique de la fiabilité d'un établissement financier influence directement la stabilité de leurs activités. Une crise réputationnelle peut entraîner des retraits massifs de fonds (Bank-run), menaçant la liquidité, ainsi qu'un désengagement des investisseurs, réduisant la valorisation boursière et les capacités de financement. La dégradation des notes de crédit par les agences alourdit les coûts de financement, limitant les investissements et affectant la stratégie à long terme.
2. Conformité et éthique
Les infractions aux règles de conformité, telles que la LCB-FT ou la directive MIFID II, exposent les établissements à des sanctions financières importantes et compromettent leur rentabilité. Des comportements contraires à l'éthique, comme les ventes abusives ou un traitement inéquitable, fragilisent la relation de confiance, peuvent dissuader les clients et réduire les revenus.
3. Technologiques et data
La digitalisation des services bancaires expose les institutions à des cyberattaques, des fuites de données clients et une propagation rapide de rumeurs amplifiées par les réseaux sociaux, fragilisant leur réputation. Ces incidents peuvent entraîner une perte de confiance des clients, des sanctions réglementaires, comme celles prévues par le RGPD, et des coûts élevés de remédiation.
4. Sociétaux et environnementaux
Toute incohérence entre les engagements ESG et les pratiques réelles expose les institutions à des accusations de greenwashing ou de soutien à des industries controversées. Ces critiques peuvent entraîner des campagnes publiques, des boycotts et une perte de clients.
IV. PANORAMA REGLEMENTAIRE 2025
Le risque de réputation se manifeste fréquemment à travers le non-respect de certaines réglementations, dont la vocation principale est de protéger les droits fondamentaux, les intérêts économiques et les biens des parties prenantes, tout en garantissant la transparence et l'intégrité des activités de l'institution.
Le panorama de notre étude présente les réglementations que nous jugeons les plus impactantes pour l'année 2025 en matière de risque de réputation ainsi que leurs implications concrètes pour les institutions.
V. PREVENTION, GESTION ET MONITORING DU RISQUE DE REPUTATION
Dans un monde où l'image est une des principales sources de développement commercial, l'encadrement du risque de réputation est un élément devenu essentiel dans le dispositif de maitrise des risques pour les institutions financières.
Cette maitrise repose principalement sur 7 piliers :
1. Identification et cartographie des situations potentielles
L'identification des sources potentielles (facteurs internes &/ou externes) est cruciale pour prévenir tout incident réputationnel. Cette cartographie doit intégrer, a minima, une estimation de la probabilité de survenance des différentes situations ainsi qu'une analyse d'impact réputationnel potentiel.
2. Une gouvernance & des indicateurs clés pertinents
Toute institution financière doit définir et adopter une gouvernance propre à la gestion du risque de réputation, avec des rôles et responsabilités clairs et une comitologie dédiée.
3. Des indicateurs clés & pertinents
Ces indicateurs sont principalement définis en fonction des activités de l'institution mais aussi des facteurs influençant directement ou indirectement la réputation sur la base de la cartographie.
4. Un dispositif d'évaluation solide
L'encadrement du risque de réputation doit être complété par des modalités d'évaluation adaptées, incluant l'analyse de la probabilité et l'estimation des impacts potentiels.
5. Une surveillance proactive des signaux faibles
Un signal faible est annonciateur d'une tendance et sa surveillance permet de détecter les potentiels incidents réputationnels avant leur survenance.
6. Un dispositif de contrôle adapté
Les cadres de contrôles existants doivent prendre en compte les problématiques inhérentes au risque d'image, intégré transversalement aux contrôles existants et à tout dispositif d'évaluation des risques.
7. Une gestion de crise efficace
L'encadrement du risque réputationnel s'effectue aussi par l'adoption de modalités de gestion des crises, lorsque celle-ci survient ou avant même qu'elle ne survienne, avec un plan de gestion de crise détaillé.
VI. DU CAS PRATIQUE A L'ACTION
Le cas pratique de notre étude (présent en téléchargeant l'étude complète) illustre les défis complexes auxquels font face les institutions financières. En raison de sa nature intangible et de sa portée étendue, touchant plusieurs dimensions de l'institution, le risque de réputation représente un défi complexe à appréhender.
Pour l'atténuer, il est essentiel de mettre en place des stratégies de gestion proactive, notamment en surveillant les facteurs susceptibles de l'affecter et en développant des plans de réponse efficaces.
La transparence, l'éthique et la responsabilité sociale sont des éléments clés pour maintenir et renforcer la réputation d'une entreprise.
Notre approche en 4 axes :
1. Diagnostic et stratégie
Évaluation de votre exposition aux risques réputationnels et définition d'une stratégie sur mesure
2. Mise en œuvre opérationnelle
Déploiement de méthodologies et d'outils de surveillance adaptés à votre contexte
3. Gestion de crise
Élaboration de scénarios et développement de plans de communication efficaces
4. Pilotage et amélioration continue
Mise en place d'indicateurs pertinents et accompagnement dans l'optimisation continue
18 mars 2025
Auteurs: Basma Chardi, Kévin Bertrand, Jason Mouton, Asmae El Moutawakil, Michel Francis, Alioune Ndiaye